Photographe d’inactualité ? Vagabond anachronique ? Rédacteur sans chef ? Léonnard Leroux c’est quoi ?
Depuis 30 ans, Léonnard Leroux erre, n’aspire qu’à se promener, c’est son droit.
Couche-dehors, galvaudeux, trimardeur, passant à satiété, expert badaud, rôdeur à tort, touriste à travers, à ceci près que d’ordinaire cette dernière espèce va en meute étanche égratigner les hauts lieux, et qu’il va lui, poreux à l’excès, à outrance solitaire, pèlerin débraillé, traversé -c’est son vice- par des sanctuaires. C’est là, dans l’ombre portée des terres promises, que L.L. bivouaque, fait corps, fore et creuse des vues dans la matière vive des routes.
La photographie est un acte froid qui parfois brûle. Le photographe travaille les ombres comme le comédien travaille son texte, comme le boulanger bat son levain devant l’aube. Une façon d’aller muettement par le monde pour lui prendre le pouls, une déambulation plus primesautière qu’un jeu d’enfant, un passe-temps dont l’adresse reposerait moins sur un savoir-faire pictural que sur l’apprentissage assidu d’un “savoir-taire” corporel, gestuel, littéral. Contenir ses gestes dans le monde pour contenir le monde dans une image, désosser l’océan des simulacres et le vernis des faux-semblants, labourer le présent jusqu’à ce qu’il ne soit plus que présence.
SELFIES ET AUTRES VICISSITUDES NARCISSIQUES
Photographe d’inactualité ? Vagabond anachronique ? Rédacteur sans chef ? Léonnard Leroux c’est quoi ?
Depuis 25 ans, Léonnard Leroux erre. Il n’aspire qu’à se promener. C’est son droit. Galvaudeux, trimardeur, passant à satiété, expert badaud, rôdeur à tort, touriste de travers, à ceci près que d’ordinaire cette dernière espèce va en meute étanche égratigner les hauts lieux, et qu’il va, lui, poreux à l’excès, à outrance solitaire, traversé -jusqu’au vice- par des sanctuaires. C’est là, dans l’ombre portée des terres promises, que L.L. bivouaque, fait corps, creuse et fore des mémoires vives dans la matière des routes.
Le photographe est, certes, chasseur par essence, mais chasseur avalé par sa proie. C’est par excès d’absence qu’il accède, à tout ce qui le touche, à tout ce que l’œil isole, à toute géométrie, à tout ce dont il brûle de fixer l’empreinte. Son art est celui de la disparition. Il est celui qui s’effaçant fait place. On dirait qu’il erre, on dirait qu’il rôde, dans la nuit des mots, à jamais domicilié dans le noir capiteux des rubans d’asphalte.
SELFIES ET AUTRES VICISSITUDES NARCISSIQUES
La photographie est un acte froid qui parfois brûle… Une façon d’aller muettement par le monde pour lui prendre le pouls, une déambulation plus primesautière qu’un jeu d’enfant, un passe-temps dont l’adresse reposerait moins sur un savoir-faire pictural que sur l’apprentissage assidu d’un “savoir-taire” corporel, gestuel, littéral ; contenir ses gestes dans le monde pour contenir le monde dans une image, désosser l’océan des simulacres et le vernis des faux-semblants, labourer le présent jusqu’à ce qu’il ne soit plus que présence.
Le photographe est, certes, chasseur par essence, mais chasseur avalé par sa proie. C’est par excès d’absence qu’il accède, à tout ce qui le touche, à tout ce que l’œil isole, à toute géométrie, à tout ce dont il brûle de fixer l’empreinte. Son art est celui de la disparition. Il est celui qui s’effaçant fait place. On dirait qu’il erre, on dirait qu’il rôde, dans la nuit des mots, à jamais domicilié dans le noir capiteux des rubans d’asphalte.
Allier terre natale, 2017
C’est un photographe laboureur, Léonnard : il creuse les drailles sacrées du monde et se laisse creuser par elles. Il trace son sillon dans ces chemins pèlerins qui le bornent et le fascinent, se hâtant lentement, sac au dos, Leica au cou, l’œil aux aguets, l’âme sur le qui-vive. Ce glaneur est un insoumis, un anar à tête de lard, qui refuse le conformisme et la facilité comme il refusa d’enfiler des chaussures pour accomplir son troisième pèlerinage solitaire, à 16 ans, pieds nus.
La pérégrination et l’acte photographique se nouent chez lui en une seule quête de vie. Pourquoi marcherait-on jusqu’à Jérusalem sans un sou en poche, si l’on n’avait pas soif de lumière ? Ce disciple de Rimbaud sait la capter, bleu acier dans l’aube brumeuse des prés au réveil, ou chaude comme une caresse dans le contre-jour d’un sentier ou l’éclat d’un visage fraternel. C’est pourquoi ses lumières, éprouvées par les pas, peuvent conduire à la Lumière.
Luc Adrian
Depuis 30 ans, Léonnard Leroux erre, n’aspire qu’à se promener, c’est son droit.
Couche-dehors, galvaudeux, trimardeur, passant à satiété, expert badaud, rôdeur à tort, touriste à travers, à ceci près que d’ordinaire cette dernière espèce va en meute étanche égratigner les hauts lieux, et qu’il va lui, poreux à l’excès, à outrance solitaire, pèlerin débraillé, traversé -c’est son vice- par des sanctuaires. C’est là, dans l’ombre portée des terres promises, que L.L. bivouaque, fait corps, fore et creuse des vues dans la matière vive des routes.
La photographie est un acte froid qui parfois brûle. Le photographe travaille les ombres comme le comédien travaille son texte, comme le boulanger bat son levain devant l’aube. Une façon d’aller muettement par le monde pour lui prendre le pouls, une déambulation plus primesautière qu’un jeu d’enfant, un passe-temps dont l’adresse reposerait moins sur un savoir-faire pictural que sur l’apprentissage assidu d’un “savoir-taire” corporel, gestuel, littéral. Contenir ses gestes dans le monde pour contenir le monde dans une image, désosser l’océan des simulacres et le vernis des faux-semblants, labourer le présent jusqu’à ce qu’il ne soit plus que présence.
SELFIES ET AUTRES VICISSITUDES NARCISSIQUES
Photographe d’inactualité ? Vagabond anachronique ? Rédacteur sans chef ? Léonnard Leroux c’est quoi ?
Depuis 25 ans, Léonnard Leroux erre. Il n’aspire qu’à se promener. C’est son droit. Galvaudeux, trimardeur, passant à satiété, expert badaud, rôdeur à tort, touriste de travers, à ceci près que d’ordinaire cette dernière espèce va en meute étanche égratigner les hauts lieux, et qu’il va, lui, poreux à l’excès, à outrance solitaire, traversé -jusqu’au vice- par des sanctuaires. C’est là, dans l’ombre portée des terres promises, que L.L. bivouaque, fait corps, creuse et fore des mémoires vives dans la matière des routes.
Le photographe est, certes, chasseur par essence, mais chasseur avalé par sa proie. C’est par excès d’absence qu’il accède, à tout ce qui le touche, à tout ce que l’œil isole, à toute géométrie, à tout ce dont il brûle de fixer l’empreinte. Son art est celui de la disparition. Il est celui qui s’effaçant fait place. On dirait qu’il erre, on dirait qu’il rôde, dans la nuit des mots, à jamais domicilié dans le noir capiteux des rubans d’asphalte.
SELFIES ET AUTRES VICISSITUDES NARCISSIQUES
La photographie est un acte froid qui parfois brûle… Une façon d’aller muettement par le monde pour lui prendre le pouls, une déambulation plus primesautière qu’un jeu d’enfant, un passe-temps dont l’adresse reposerait moins sur un savoir-faire pictural que sur l’apprentissage assidu d’un “savoir-taire” corporel, gestuel, littéral ; contenir ses gestes dans le monde pour contenir le monde dans une image, désosser l’océan des simulacres et le vernis des faux-semblants, labourer le présent jusqu’à ce qu’il ne soit plus que présence.
Le photographe est, certes, chasseur par essence, mais chasseur avalé par sa proie. C’est par excès d’absence qu’il accède, à tout ce qui le touche, à tout ce que l’œil isole, à toute géométrie, à tout ce dont il brûle de fixer l’empreinte. Son art est celui de la disparition. Il est celui qui s’effaçant fait place. On dirait qu’il erre, on dirait qu’il rôde, dans la nuit des mots, à jamais domicilié dans le noir capiteux des rubans d’asphalte.
Allier terre natale, 2017
C’est un photographe laboureur, Léonnard : il creuse les drailles sacrées du monde et se laisse creuser par elles. Il trace son sillon dans ces chemins pèlerins qui le bornent et le fascinent, se hâtant lentement, sac au dos, Leica au cou, l’œil aux aguets, l’âme sur le qui-vive. Ce glaneur est un insoumis, un anar à tête de lard, qui refuse le conformisme et la facilité comme il refusa d’enfiler des chaussures pour accomplir son troisième pèlerinage solitaire, à 16 ans, pieds nus.
La pérégrination et l’acte photographique se nouent chez lui en une seule quête de vie. Pourquoi marcherait-on jusqu’à Jérusalem sans un sou en poche, si l’on n’avait pas soif de lumière ? Ce disciple de Rimbaud sait la capter, bleu acier dans l’aube brumeuse des prés au réveil, ou chaude comme une caresse dans le contre-jour d’un sentier ou l’éclat d’un visage fraternel. C’est pourquoi ses lumières, éprouvées par les pas, peuvent conduire à la Lumière.
Luc Adrian